Rendez-vous majeur de la saison hivernale, les France indoor ont pris leurs quartiers à Bordeaux le week-end dernier.
Échéance primordiale pour les uns, outil de travail pour les autres, la piste bordelaise a couronné de nombreux espoirs de l’athlétisme français. Focus sur quelques épreuves du week-end.
60m : Lemaître et Akakpo, les sprints aux favoris
La fédération française d’athlétisme les avaient mis en tête d’affiche et ne s’y sont pas trompés. Stella Akakpo et Christophe Lemaître ont aisément dominé le 60m. L’espoir de tout juste 20 ans amorce sa brillante ascension en battant de nouveau son record (7″30) : « La salle n’est pas mon fort mais il y a des progrès techniques. Le travail hivernal s’axe autour de la mise en action et la transition. L’objectif, c’est l’été ! » précise la sprinteuse avec maturité.
Sur la 2e marche du podium, une étonnante Éloyse Lesueur est venue se mêler à la bagarre (7″38). Pas d’homonyme à chercher, c’est bien la spécialiste du saut en longueur qui retrouve ses premiers amours grâce à sa belle pointe de vitesse : « Évidemment, l’objectif reste la longueur avec les mondiaux de Sopot dans deux semaines. Mais c’est un travail essentiel pour la longueur, un besoin de confrontation et l’occasion de montrer que j’ai aussi de la vitesse dans les jambes ! ». Une double-casquette qui lui sied à merveille.
Christophe Lemaître inscrit son titre comme une domination sans éclats (6″63). Toujours dans l’ombre des performances de Jimmy Vicaut, le pensionnaire d’Aix-les-Bains se veut rassurant sans convaincre. Comme pour beaucoup, l’hiver reste un tremplin pour préparer la saison estivale : « Le titre, c’était l’objectif de cette saison hivernale. L’attitude était bonne : tout donner, retrouver la rage qui m’a manqué l’an passé, briser la monotonie de l’entraînement hivernal avec un travail en compétition. C’est vrai que j’aimerais aller plus vite et retrouver mes chronos des années fastes…« . Des chronos qu’il peine à retrouver, en espérant une année à la hauteur du niveau mondial.
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60m haies : Martinot-Lagarde et Billaud en patrons
Malgré les pépins physiques hivernaux des hurdlers français, les moteurs de la discipline s’affirment comme les meilleures chances françaises pour les mondiaux de Sopot (Pologne). Cindy Billaud, de retour de blessure (début de claquage), tenait à défendre ses chances en terre bordelaise : « J’étais dans l’inconnu avec des sensations moyennes à l’entraînement. Je fais beaucoup de kiné pour soulager les douleurs. Je voulais faire ces France malgré les réticences de mon entraîneur et c’est passé en 7 »93 sur la finale, mon record ! ». Avec son habituelle rage de vaincre, la finaliste des mondiaux de Moscou est sur la bonne voie.
Pascal Martinot-Lagarde, qui traîne un mal de dos, a offert au public un excellente prestation (7 »49) après ses bons chronos de début de saison : « Ces France étaient une première vraie remise en jambes. Dommage que la concurrence ai manquée, car les grosses courses se font avec de gros combats. » Nul doute que les Mondiaux sauront lui en apporter. Ladji Doucouré prend une 2e place encourageante (7 »76). Le champion du monde 2005 sur 110m haies sait que la tâche sera difficile pour retrouver son meilleur niveau.
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Demi-fond : Locaux et favoris mènent la danse
800m. La jeune Rénelle Lamote continue de s’affirmer parmi les meilleures françaises sur la distance après sa saison 2013 canon (2’02 »40). La pensionnaire de l’Athle Sud 77 a maîtrisé ses 4 tours de piste aux côtés de sa coéquipière Camille Laplace. Seule la béninoise Noelie Yarigo viendra la priver de la victoire au scratch mais pas du titre, record à la clé (2’07 »44). Côté masculin, Paul Renaudie n’a pas laissé une chance à ses concurrents. Après l’élimination surprise du tenant du titre Brice Leroy, le bordelais signe une course parfaite à domicile (1’48 »94).
1500m. Sur le papier, Ophélie Claude-Boxberger avait une marge de 20 secondes sur ses adversaires grâce à un chrono record établi au début du mois (4’13 »23). Une avance colossale qui lui a permis de gérer sans risques en 4’23 »71. Du 800m au 10 km (33’44 à la Prom Classic de Nice le mois dernier), la montbéliardaise polyvalente semble avoir trouvé sa distance : « Ce premier titre me libère. Ma saison hivernale es réussie. Avec du long, je passe un cap dans la technique, la foulée et la gestion de course. Le 1500m est désormais une priorité« . Sur une piste peu propice au chrono (4 couloirs et virages très penchés), Yoann Kowal, invité de dernière minute, a assuré le coche sans trembler. 3’45 »32 au final, un temps moyen qui prive son second Guillaume Adam d’une qualification pour les mondiaux. Kowal, minimas en poche sur 3000m, laisse planer le doute sur son engagement. Avant cela, les deux titrés sur 1500m chercheront à glaner une médaille aux France de cross court le 2 mars. De belles bagarres en prévision au Pontet.
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Perche : L’effet Lavillenie pour Lotout et Menaldo
Au cœur du Vélodrome de Bordeaux, c’est la discipline qui a eu les faveurs du public. Dans une salle bien remplie, les concours du saut à la perche ont rythmé les applaudissements et exclamations des spectateurs. Le récent recordman du monde y est sans aucun doute pour quelque chose. Deux beaux duels ont été offerts par les perchistes avec le duo de Marion Lotout/Fiack et Valentin Lavillenie/Kevin Menaldo chez les hommes. Sous le regard avisé de leur coach commun Philippe d’Encausse, c’est Marion Lotout qui s’est remise sur les rails grâce à une barre à 4m56. Quant au duel masculin, il a tourné en la faveur de Menaldo qui a franchit 5m65 contrairement au frère de Renaud, aidé par un public détonnant.
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Prochain rendez-vous : Les mondiaux en salle du 7 au 9 mars (Sopot, Pologne).
Texte et photos : Rémi Blomme
Les résultats complets des France Élites Indoor 2014
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